Vidéos-documentaires

25 avril 2024. Replay Twitch.

On parle des luttes pour les salaires dans le Calaisis ! (avec Calais la Sociale)

On était en direct le 25 avril sur Twitch pour parler des luttes pour les salaires dans le Calaisis avec nos quatre invitées :

  • Emilie Boyaval, infirmière libérale.
  • Stéphanie Way, employée de mairie.
  • Sophie Agneray, porte-parole du collectif des femmes des salariés de Prysmian-Draka
  • Valentin De Poorter, membre de Calais la Sociale

5 octobre 2023.
Lille. « On est ici pour que Xavier Bertrand se positionne sur le projet de reprise de Valdunes »

5 octobre 2023. Maxime Savaux, secrétaire CGT de la CSE de Valdunes, répond à mes questions sur les raisons de leur rassemblement.

Alors que le projet de reprise de l’entreprise Valdunes, située dans le Nord, est toujours à l’étude du côté de Bercy, les salarié•es continuent de mettre la pression pour sauvegarder leurs emplois. L’entreprise Valdunes, qui fabrique des roues et essieux pour les trains, est la seule en France à posséder ce savoir-faire. Avec le départ de l’actionnaire principal, MA Steel, 245 salarié•es sont menacé•es de licenciement.

En se rassemblant devant le conseil régional, les salarié•es (qui ont temporairement suspendus leur grève) espèrent avoir le soutien du président de région, Xavier Bertrand.

23 septembre 2023
Lille. Amine Leknoun a été tué par la BAC en août 2022, sa famille témoigne.

Sa mère, Zineb, avait le portrait de son fils entre les mains toute l’après-midi. Amine Leknoun est mort d’un tir de la brigade anti-criminalité (BAC) en août 2022 à Neuville-en-Ferrain (59). Alors que la manifestation du 23 septembre « contre les violences policières et la justice sociale », qui s’est déroulée un peu partout en France, prenait place à Lille, elle a décidé de témoigner publiquement. Aux côtés de ses deux autres enfants, qui eux aussi ont témoignés, Zineb Kerrad a les larmes aux yeux et la rage au cœur.

« Les policiers sont venus chez moi le lendemain matin pour me dire : « Votre fils est décédé ». Puis, ils sont partis ».

Le policier mis en cause plaide la légitime défense mais, selon Libération, les éléments qui pourraient venir la prouver sont fragiles.
Un an plus tard, l’enquête de la police judiciaire, comme celle de l’IGPN, piétine. La famille continue de réclamer justice.

Entre 2021 et 2022, selon le média Basta, 44 personnes sont mortes à la suite d’un tir policier en France. Ce chiffre est en nette augmentation depuis la réforme du statut de la légitime défense en 2017, qui élargissait le domaine d’utilisation possible des armes à feu par des policiers. Réforme dont les manifestant-es réclament son abolition.

Enquête de Libé : https://www.liberation.fr/societe/police-justice/homicide-policier-dans-le-nord-un-tir-suspect-et-une-enquete-a-larret-20230622_6PLRC3FMSFDYVDXBEHRUN4HFFI/?redirected=1

20 septembre 2023
À Lille, un militant CGT porte plainte contre les violences policières.

En Juin dernier, Yannis, un militant de la CGT Tourcoing, était arrêté par la police alors qu’il se trouvait sur le piquet de grève des salariées de Vertbaudet, à Marquette-lez-Lille. Il dénonce des menaces, intimidations et coups portés contre sa personne (« le genou posé sur mon cou »), et plus de « 30 heures de garde à vue ». Il est poursuivi pour injures et rébellion. Il a également déposé plainte pour « violences en réunion ayant entraîné une incapacité supérieure à 8 jours par personne dépositaire de l’autorité publique ». Ses blessures ont entraîné 1 mois d’ITT.
Mercredi 20 septembre, Yannis était auditionné au commissariat central de Lille dans le cadre de ses deux enquêtes. La CGT organisait un rassemblement de soutien.

3 septembre 2023
La grève des compagnons d’Emmaüs Saint-André (59) s’invite à la braderie de Lille

Le 2 et 3 septembre, c’était la braderie de Lille, la plus grande braderie d’Europe. Entre les étalages d’objets à vendre, les stands de bières et les restaurants, il y avait aussi des stands associatifs et politiques.
L’occasion de faire connaître aux publics venus assister à la grande fête les enjeux politiques locaux.
Le dimanche matin, les porte-paroles des grévistes sans-papiers de la communauté Emmaüs de Saint-André-lez-Lille (59), en lutte depuis 2 mois, étaient invités à intervenir sur le stand de la France Insoumise aux côtés de Rachel Kéke, députée du Val-de-Marne et ancienne gouvernante au sein de l’hôtel Ibis Batignolles (93), porte-parole des grévistes sans-papiers lors d’un long mouvement de grève des femmes de chambre de l’hôtel en 2019. Un combat victorieux considéré comme le plus long mouvement social (2 ans) de l’hôtellerie française.

1er septembre 2023
Trith-Saint-Léger : « Valdunes, c’est l’affaire de toute la CGT » (conférence de presse)

L’entreprise Valdunes compte deux sites dans le Nord : un à Trith-Saint-Léger (près de Valenciennes) composé de 245 salariés ; l’autre, à Leffrinckoucke (près de Dunkerque) compte 95 salariés, soit 35 emplois sur les deux usines réunies. Mais l’entreprise de fabrication d’essieux et de roues pour le ferroviaire – la dernière en France – risque la liquidation judiciaire.
L’actionnaire principal de l’entreprise, le chinois MA Steel (14 milliards d’euros de chiffres d’affaires) reprenait l’entreprise en mars 2014 suite à une première liquidation judiciaire, et promettait d’y investir 50 millions d’euros sur les 5 prochaines années. Les salariés disent n’en avoir jamais vu la couleur. En Mai dernier, l’actionnaire annonçait se désengager de son statut, menaçant l’avenir de ce fleuron industriel, « essentiel à la transition écologique » pour ses salariés. Un rassemblement avait lieu ce matin sur le site de Trith-Saint-Léger. La nouvelle secrétaire générale de la CGT Sophie Binet était présente.

🗣️ « L’actionnaire est venu voler votre savoir-faire, et maintenant qu’en Chine ils savent construire des essieux et des roues à bas coût – grâce à vous – l’actionnaire décide de se désengager. Nous en appelons à l’État, il faut sauver cette entreprise, il faut la nationaliser, lui trouver un repreneur. » (Sophie Binet)

Les salariés ont rencontrés à plusieurs reprises, dès 2022, le ministre de l’Industrie Roland Lescure. Ils dénoncent que rien ne soit réellement sorti de leur réunion. En ce qui concerne le repreneur – dont le nom doit être acté avant le 8 septembre -, la CGT avance son intérêt pour Alstom, dont l’État est un actionnaire majoritaire. Malgré les différentes interpellations (dont celles de Xavier Bertrand, président de région), silence radio du côté du gouvernement qui, selon la secrétaire générale de la CGT, « ne veut pas froisser les chinois ».

Les salariés de l’entreprise dénonce un carnet de commande qui s’est considérablement affaibli ses dernières années. Leur principal client, la SNCF, privilégiant du matériel à moindre coût (mais aussi, de moindre qualité). Malgré la sonnette d’alarme tirée par la CGT, les commandes n’ont pas pu reprendre, accélérer l’assaut annoncé contre l’entreprise.

Les salariés sont convaincus : ils n’ont plus grand chose à perdre. Après une première grève pour les salaires en 2018, puis une grève « illimitée » en mai 2023 stoppée suite à l’obtention d’une prime, les salariés des deux sites du Nord ont décidés de se mettre à nouveau en grève dès cette après-midi pour sauver leurs emplois.

🗣️ « On est parti, mais on arrêtera plus. J’ai dis au patron : moi, je vais perdre mon salaire, mais toi regarde combien tu vas perdre.

Olivier Dussopt, le ministre du travail, était en déplacement ce matin à Mulhouse alors que la réforme contestée des retraites entrait en vigueur aujourd’hui. Un contraste saisissant avec la situation des salariés de Valdunes, aux métiers pénibles et qui, pour ceux passés la cinquantaine, s’ils perdent leurs emplois, ne risquent pas d’en retrouver facilement, menaçant un peu plus leur droit – déjà fragile – à une retraite décente.

23 août 2023
Emmaüs : Compagnons et sans-papiers, la double peine ?

23 août 2023. Grande-Synthe (Nord). Un grand terrain, des vieux canapés, des entrepôts, une maison, un réfectoire. C’est dans ce lieu en apparence plutôt tranquille que travaillent une quarantaine de compagnons, dont une vingtaine de sans-papiers. Ces derniers ont décidés de se mettre en grève pour exiger leur régularisation.

Travaillant 35 h/semaine pour 350 euros/mois, hors cadre du droit du travail, ces compagnons sans-papiers rejoignent ainsi la lutte des compagnons de Saint-André-lez-Lille. Une délégation s’est d’ailleurs rendue sur place en soutien aux grévistes.

À Saint-André-lez-Lille (Nord), 21 compagnons sans-papiers d’une communauté Emmaüs sont en grève illimitée depuis le 1er juillet. Ils et elles réclament également leur régularisation, une véritable sécurité au travail, et la démission de la directrice mise en cause dans une enquête pour « traite d’êtres humains » et « travail dissimulé », ouverte par le parquet de Lille fin Juin, et toujours en cours. Les compagnons dénoncent également des menaces et intimidation racistes de sa part.

Le directeur de la structure de Grande-Synthe dit ne pas comprendre la raison de la grève. Il assure « lui-même bénévole et payer l’URSSAF pour ces compagnons ». S’il disait la veille à ces derniers ne pas pouvoir leur payer le supplément de « pécule » voté par Emmaüs France (380 euros contre 350 euros initialement) pour cause de « déficit », la mise en mouvement de ses compagnons lui a fait changer d’avis. Ce mercredi, lors d’une réunion, il leur proposait d’augmenter leur pécule à 380 euros.
Mais pour les compagnons, c’est insuffisant. Ils et elles réclament la régularisation de tout le monde.